SAPONIFICATION à chaud, à froid : quelles différences ?

Qu’est-ce qu’un savon saponifié à chaud ?

Lorsque les industriels fabriquent des savons en grande quantité, ils utilisent la technique de saponification à chaud. Ils chauffent la pâte à savon à plus de 120 degrés durant plusieurs jours.

Les savons sont formulés à partir d’huile de palme ou de gras de bœuf mélangés à un alcali (soude ou potasse) auquel on ajoute de nombreux additifs synthétiques : EDTA, propylène glycol, sodium laureth sulfate, chélatants, colorants et parfums chimiques…

Dans cette technique, les industriels récupèrent la glycérine (en utilisant beaucoup d’eau) pour la revendre à des fins cosmétiques. C’est ce qui coûte le plus cher dans le savon. Le savon sera alors retiré de tous ses bienfaits pour la peau et deviendra agressif, ce qui pourra provoquer une sècheresse cutanée, des démangeaisons, allergies ou encore une hypersensibilité de la peau. Il élimine totalement le film hydrolipidique de la surface de la peau. C’est le cas du savon de Marseille ou du savon d’Alep, où le savon est littéralement appauvri en glycérine.

Certains « artisans » utilisent cette même méthode par saponification à chaud. Ils sont équipés d’une extrudeuse à savon. Ils utilisent des bondillons de savons (billes de savons préfabriquées, la plupart du temps avec de l’huile de palme) auxquels ils ajoutent colorants et parfums issus de la pétrochimie. On les reconnaît facilement avec leurs grandes gammes de couleurs et leur fort parfum. Les marchés de Provence en sont remplis. Ces savons n’ont pas besoin de cure et peuvent être fabriqués la veille pour une utilisation le lendemain.

Qu’est-ce qu’un savon saponifié à froid ?

Pour fabriquer un savon à froid, il faut mélanger un corps gras (huiles végétales ou animales) à une base (soude caustique ou potasse). Ce mélange donne du savon et de la glycérine naturellement formée lors de la réaction chimique.

Les recettes sont formulées pour que la soude soit intégralement transformée en savon. On ajoute donc toujours les huiles en excès par rapport au besoin de la réaction chimique. La partie des huiles végétales non transformée en savon s’appelle « le surgras ». Il est connu pour nourrir et réparer le film hydrolipidique de la peau, grâce notamment aux vitamines et aux actifs réparateurs qu’il contient. La glycérine est conservée dans le savon à froid (contrairement au savon à chaud) et viendra nourrir et hydrater notre peau

Comme les huiles ne sont pas chauffées, elles gardent toutes leurs vertus. Cela permet aussi d’introduire des huiles essentielles (sensibles à la chaleur), des pétales de fleurs, des pigments minéraux ou végétaux, ou encore des actifs comme du miel ou du lait.

La pâte à savon est versée dans des moules. Le savon sera démoulé au bout de 24 à 48h.

La saponification est une réaction assez lente à température ambiante. En saponification à froid, le savon doit donc subir une « cure » (temps de séchage) d’au moins 4 semaines après fabrication, pour laisser à la saponification le temps de bien se terminer.